Le médecin chinois et les deux crapauds (Sonnet dit « estrambot »)


Le médecin chinois et les deux crapauds
(abba abba ccd eed ffd)

C’est un crapaud bouffi que son excès de poids
Réduit dans tous les cas à une énorme nouille.
Chaque jour qui survient, son estomac gargouille.
Il rêve de ravoir sa ligne d’autrefois.

Un congénère que son corps laisse pantois
Veut quant à lui vraiment être une citrouille.
Mais il ne franchit pas le cap de la grenouille.
Il s’en va consulter son médecin chinois…

Tous deux patientent dans la salle d’attente,
Discutant de leur poids, leur misère insolente.
Le médecin survient leur sommant de rentrer.

« Venez donc tous les deux car vous êtes semblables.
Observez-vous chacun: vous en êtes capables.
Mangez tout ce que l’autre est en train d’ingérer. »

Leçon du fabliau car il en faut bien une!
Pourquoi donc sangloter seuls sur son infortune ?
Ensembles d’un repas on peut se délecter.

Si vous m’aimez assez …

Si vous m’aimez assez …

Je ne confierai plus jamais rien à personne
Beaucoup de trahisons et secrets éventés
Delà mon cœur meurtri les mots que je vous donne
Sont noircis désormais comme discrédités

Vous êtes à genoux afin que je pardonne
Vos divulgations et d’autres lâchetés
Mais relevez-vous donc, vite je vous l’ordonne
Vos aveux spontanés ne sont que mérités

Tout cela n’est hélas que de ma simple faute
Vous êtes cet amour, ardeur qui me chapeaute
Je ne puis supporter de surseoir à demain

A mon tour à vos pieds aujourd’hui je m’incline
Vous êtes ma Vénus, ma passion divine
Si vous m’aimez assez, offrez-moi votre main

La limace qui tue



La limace qui tue
(Sonnet dit « estrambot » – abba abba ccd eed ffd)

Ce cher maître corbeau sur son arbre perché
Amateur d’asticots, déguste sa limace
Contemplant à tous vents le faux jeton qui passe
Il flaire les voleurs de son supermarché

Il le piste craintif, à sa branche accroché
Chaque aller et retour sous le chêne l’agace
Il avale le tout, faisant une grimace
Hors de question de manger du prétranché

Le goupil affamé passe pourtant sa route
Sur la fraîcheur du ver, devant avoir un doute
Il s’en va simplement poursuivant son chemin

Le corbeau se débat avec sa nourriture
Elle cale d’un coup, bigre quelle torture
Le goinfre basculant, meurt de son coupe-faim

De cette histoire se dégage une morale
Ignore ton voisin de façon générale
Ce n’est pas avec lui que tu vivras demain

Une sacrée période

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     Une sacrée période

Où vas-tu maintenant , sans aucune conduite
Avette hors-la-loi, scrutant ton miel collé
Tu courses ton chemin, ayant trop chancelé
Sans explication, juste une simple fuite


Tu vas et tu reviens, recherchant une suite
Aurais-tu chu dans un guêpier ensorcelé
Te lâchant en public, tu surveilles ton blé
L’acquêt plus que douteux, corruption ensuite


Traînant de-ci de-là, tu surveilles ton sac
Ce n’est point le moment de subir un couac
La foule est là pourtant, évite les boulettes


Trop de monde, de gens filent comme des fous
Il te faut en effet éviter ces remous
Ce sont les soldes là, l’époque des emplettes

Vacances à Vénosc

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Vacances à Vénosc

Avec quelques amis, il a pris sa valise
Posant son baluchon dessus un tas de bois
Il voulait avant tout ressentir plein d’émois
Profiter du climat sans aucune balise

Mais il a découvert le bourg qui dépayse
Le hameau montagneux qui vous laisse pantois
Exposant les mouflons, marmottes et chamois
Un cadre fabuleux que chacun poétise

Il narrait son séjour, l’Isère à l’imparfait
Il m’a tout raconté, fier comme il était
Hamid, frère du Shah, ami de confidences

Son cheval en cadeau qu’il avait rejeté
Souvenir de circuits sous le feu de l’été
Ornon, Vénosc, l’Oisan, rires d’adolescences

(https://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/vacances-a-venosc)

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