Le chat et le mainate (sextine)


Un félin très gourmand, tout simplement un chat,
Vivait depuis longtemps avec un vieux mainate.
Il se croyait bien seul au monde, ce goujat !
Vraiment pas de raison d’en faire tout un plat…
Il restait dans son coin, quand arriva la date,
Épouvantable jour pour que la paix éclate.

Il dresse un bilan: le cataclysme éclate
Il a beau proclamer qu’il n’est qu’un bête chat.
Sur son calendrier il a vu cette date,
Il lui casse les pieds, cet intru de mainate
Locataire niais glanant dans chaque plat,
Qui va le désigner de satané goujat.

« Tu n’es qu’un sot et un sale petit goujat »
Vlan la discussion commence puis éclate.
Le matou ne dit rien, le regard sur son plat.
Il ne réagit pas, cela reste un chat !
Diable qu’il est bavard cet atroce mainate,
Il ne pouvait bien mal d’escamoter la date.

De quel jour s’agit-il , quelle est donc cette date ?
Ce béo fait fort en le traitant de goujat.
« Il me reproche quoi, ce satané mainate ?
Mon narcissisme feint pour que la guerre éclate…
Ce n’est guère important, foi de Prince le Chat,
On peut être pervers sans qu’on en fasse un plat.

A propos de festin, il a piqué mon plat.
Il mange mon repas, fêtant tout seul sa date.
Pour qui donc me prend-il, moi un si gentil chat ?
Rien à faire c’est lui l’invétéré goujat.
Dévorant mon dîner, ce perroquet s’éclate;
Il m’énerve en effet cet horrible mainate »

« Faisons enfin la paix » lui lance le mainate,
«  Bien trop de nourriture en ton sinistre plat.
Quand j’y pose le bec, le différend éclate,
Ce n’est pas le récit d’une modeste date.
Reste que tu te sers comme un sale goujat.
Que veux-tu cher ami, bien sûr tu n’es qu’un chat ! »

TORNADA

Le chat devient copain avec ce cher mainate.
Goujat certes il fut, tout cela pour un plat.
Date d’un départ où cet ancien temps s’éclate…

Un poème ardu à créer car il n’y a que 6 rimes (3 féminines et 3 masculines) qui se répètent de 6 en 6 dans un ordre précis
La fin, la Tornada (le tercet) doit reprendre les 6 rimes dans un ordre aussi particulier (2 par vers) et les premières rimes du vers ne doivent pas tomber à la césure à l’hémistiche.
Le tout évidemment en alexandrins (avec les règles d’usage)!

Bon, je m’en vais prendre une boite de cachets d’aspirine lol !!!

 

Le médecin chinois et les deux crapauds (Sonnet dit « estrambot »)


Le médecin chinois et les deux crapauds
(abba abba ccd eed ffd)

C’est un crapaud bouffi que son excès de poids
Réduit dans tous les cas à une énorme nouille.
Chaque jour qui survient, son estomac gargouille.
Il rêve de ravoir sa ligne d’autrefois.

Un congénère que son corps laisse pantois
Veut quant à lui vraiment être une citrouille.
Mais il ne franchit pas le cap de la grenouille.
Il s’en va consulter son médecin chinois…

Tous deux patientent dans la salle d’attente,
Discutant de leur poids, leur misère insolente.
Le médecin survient leur sommant de rentrer.

« Venez donc tous les deux car vous êtes semblables.
Observez-vous chacun: vous en êtes capables.
Mangez tout ce que l’autre est en train d’ingérer. »

Leçon du fabliau car il en faut bien une!
Pourquoi donc sangloter seuls sur son infortune ?
Ensembles d’un repas on peut se délecter.

Si vous m’aimez assez …

Si vous m’aimez assez …

Je ne confierai plus jamais rien à personne
Beaucoup de trahisons et secrets éventés
Delà mon cœur meurtri les mots que je vous donne
Sont noircis désormais comme discrédités

Vous êtes à genoux afin que je pardonne
Vos divulgations et d’autres lâchetés
Mais relevez-vous donc, vite je vous l’ordonne
Vos aveux spontanés ne sont que mérités

Tout cela n’est hélas que de ma simple faute
Vous êtes cet amour, ardeur qui me chapeaute
Je ne puis supporter de surseoir à demain

A mon tour à vos pieds aujourd’hui je m’incline
Vous êtes ma Vénus, ma passion divine
Si vous m’aimez assez, offrez-moi votre main

La limace qui tue



La limace qui tue
(Sonnet dit « estrambot » – abba abba ccd eed ffd)

Ce cher maître corbeau sur son arbre perché
Amateur d’asticots, déguste sa limace
Contemplant à tous vents le faux jeton qui passe
Il flaire les voleurs de son supermarché

Il le piste craintif, à sa branche accroché
Chaque aller et retour sous le chêne l’agace
Il avale le tout, faisant une grimace
Hors de question de manger du prétranché

Le goupil affamé passe pourtant sa route
Sur la fraîcheur du ver, devant avoir un doute
Il s’en va simplement poursuivant son chemin

Le corbeau se débat avec sa nourriture
Elle cale d’un coup, bigre quelle torture
Le goinfre basculant, meurt de son coupe-faim

De cette histoire se dégage une morale
Ignore ton voisin de façon générale
Ce n’est pas avec lui que tu vivras demain

Une sacrée période

soldes

     Une sacrée période

Où vas-tu maintenant , sans aucune conduite
Avette hors-la-loi, scrutant ton miel collé
Tu courses ton chemin, ayant trop chancelé
Sans explication, juste une simple fuite


Tu vas et tu reviens, recherchant une suite
Aurais-tu chu dans un guêpier ensorcelé
Te lâchant en public, tu surveilles ton blé
L’acquêt plus que douteux, corruption ensuite


Traînant de-ci de-là, tu surveilles ton sac
Ce n’est point le moment de subir un couac
La foule est là pourtant, évite les boulettes


Trop de monde, de gens filent comme des fous
Il te faut en effet éviter ces remous
Ce sont les soldes là, l’époque des emplettes