Voilà c’est décidé : mon contrat se termine
Pour incapacité, physique évidemment
Pension bien avant : quand, où, pourquoi, comment
Deux mois, trois, un peu plus : finir dans la vermine
La cigale hélant la fourmi pour famine
Je relis ce récit, cherchant l’enseignement
Mais au bout du chemin, je vois que le néant
Me détruit le cerveau, mon cœur amphétamine
Mes yeux sont vraiment secs d’avoir trop sangloté
Faim sans aucun pouvoir, estomac ligoté
Je pleure comme ça, sans eau, ça me soulage
Je cherche, farfouillant dans tous mes souvenirs
Le petit morceau, la parcelle de courage
Qui me fera partir… Où ? Pour quels avenirs ?
Poison et commères
Ce triste poison n’en vaut vraiment pas la peine
Sinistre vipère, il n’existe qu’une loi
Celle de mon bureau, toute seule avec moi
Pitié, ne m’énervez plus avec cette naine
Je scrute les pavés, en maugréant ma haine
Je voudrais tant hurler, casser n’importe quoi
Mes mots se meurent, se heurtent à la paroi
Contenant mes pleurs, je maîtrise la fontaine
Je serre fort les poings, et mes doigts me font mal
Une douleur de plus, c’est tout à fait normal
Je dois être maso, pétrissant des chimères
Je n’aurais jamais dû reprendre le travail
C’est un nid de vautours, un amas de commères
Pourquoi suis-je ici, si loin de mon bercail ?
Viens Poupoule …
Le fond rubis s’étend et s’agrandit trop vite
L’assassin prend le bout qui gicle de partout
Plante son couteau droit, simulant le dégoût
Il doit continuer, même si c’est limite
Sa main s’en va tremblant, l’os doucement s’effrite
Il sait qu’il coupera ce membre jusqu’au bout
Trop tard pour déguerpir: persévérer surtout
Il voudrait du secours, ne sait plus: il hésite
Il reprend son couteau pour s’en servir enfin
La lame fend la chair, il n’en voit pas la fin
A force de scier, il attrape une ampoule
Comme une odeur de sang, ça lui prend dans le nez
Il voudrait tout stopper, ou bien abandonner
C’est la dernière fois qu’il découpe une poule
Je ne t’aimerai jamais…
Toi mon unique amour, mon cher et tendre cœur
Toi le fil de mes jours, ma seule raison d’être
Toi qui guéris mes bleus par tes soins de bien-être
Tu brodes sur mes nuits des perles de bonheur
Toi qui supportes tant mes changements d’humeur
Toi le méditatif qui ne dis que peut-être
Toi le méticuleux qui prends tout à la lettre
Tu me chéris pourtant, sans angoisse ni peur
Je le sais, au début, j’étais comme une amie
Moi ton petit bébé, moi ta grosse chipie
Te menant dedans et là par le bout du nez
Je serai néanmoins le guide de ta vie
Ensemble, nous mourrons mais j’en serai ravie
Et je ne t’aimerai jamais…Jamais assez !
🎂🥂🎂 BON ANNIVERSAIRE MON AMOUR 🎂🥂🎂

Barbarie en brasserie

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short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/barbarie-en-brasserie-sonnet-estrambot
Barbarie en brasserie (sonnet estrambot)
C’est un caneton qui barbote dans sa mare
Ne sachant pas nager, il flotte comme un grand
Dans son bec: quelques vers, repas exquis si rare
Torture de l’esprit: les manger oui mais quand ?
Il tourne, tourne en rond, lui le canard barbare
Que faire de ce mets dont il est si friand
Le cacher quelque part, il cherche, s’y prépare
Ces vers sont trop tentants, il est plutôt gourmand
Plus le temps passe, plus ça devient un supplice
Les manger sur le champ, au diable l’avarice ?
Il ne tient plus en place, engloutissant le tout
Cet oiseau capturé part avec ses entrailles
Le corps saucissonné, le gésier en margailles
Du côté des fourneaux du bistrot « Mangetout »
Si vous choisissez du canard de Barbarie,
A déguster un jour dans une brasserie
Pensez à ce qui s’y cuisait dans le faitout!