L’homme n’a rien dedans et rien non plus dehors.
La faim venant sans fin, sur son giron, s’entoile,
Le ventre vide, creux, comme un os sans la moelle,
Engourdi par le froid, celé dans le décor.
Il regarde là-bas, au-delà de son corps,
Juste le va-et-vient très furtif d’une étoile
Qui file savamment, dessus ses doigts, sa toile,
Poudrant les filaments de sa poussière d’or.
Il lime son passé que son sort lui effile,
Le présent qui se meurt, le futur se défile.
Sa mémoire s’éteint et se perd en lambeaux.
Mais vivre ou subsister, bien peu de différence.
Car demain, il se voit mourir sous les flambeaux,
L’âme brillante d’or, des cendres d’espérance.