Des larmes d’acide me brûlent les yeux en une douleur incommensurable
Des sillons salins creusent mes joues de leur perfide ruissellement
Je suis là, abasourdie, anéantie , assassinée avec mes regrets déments
A guetter la fin de mon existence, à redouter les conséquences de l’inévitable
Oh Justice arbitraire, ta partialité n’a point d’âme ni encore moins de cœur
Ta lourde machinerie a écrasé de son fonctionnarisme ma raison de vivre
Ton acharnement inéquitable se glorifie de dossiers baignés de rancœur
Indifférente aux repentirs exprimés, tu continues inexorablement à poursuivre
La canicule étouffante envahit insidieusement l’atmosphère de mon bureau
Et pourtant j’ai terriblement froid jusqu’au bout de mes doigts blanchis
Je ne pense plus, je pleure tout simplement , je pleure et je réfléchis
A l’attente de la peine inéluctable que me réservera mon bourreau
Pas donc de machine arrière possible: la plainte se doit de continuer à courir
Pour des coups et blessures, toi horrible Justice tu es obligée de poursuivre
Derrière les barreaux de ma geôle, de mes filles j’essaierai de me souvenir
Car la prison, je risque et sans mes princesses, je sais, je ne pourrai y survivre
Ces idées sombres qui me rongent en l’instant le cerveau embrumé d’effroi
Sont sans doute excessives et ma paranoïa maladive se complait à les développer
Point de retrait de plainte possible: la procédure ne peut être désormais stoppée
Et je reste là à pleurer sur mon clavier, incrédule … J’ai froid, terriblement froid…